Dans l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide, la seule question qu’on ne pose jamais est celle de l’intensité de la soif. C’est pourtant cette seule question qui donne sa valeur à l’appréciation du verre. En effet, qu’ai-je à foutre qu’un verre soit « à moitié vide » si je n’ai pas soif ? Il peut aussi bien être à moitié plein, aux trois quarts plein, ou plein totalement, je m’en passe. En revanche, si je crève de soif, à moitié vide ou à moitié plein, ce verre sera insuffisant. Que l’on soit plutôt optimiste ou plutôt pessimiste n’a jamais eu le moindre effet sur le taux de remplissage d’un verre.
L’appréciation de l’individu et le mot qu’il colle à ce qu’il voit (plein ou vide) n’ont donc aucun rapport avec la quantité d’eau contenue dans le verre, ni avec l’utilité immédiate de celle-ci pour l’individu.
En somme, la seule chose qu’on oublie ici, c’est le réel.