vendredi 24 juin 2016

Brexit, mon amour



Samedi dernier, profitant d’un trajet en voiture, j’écoute l’émission de Christine Okrent sur France-Culture, Affaires étrangères. Elle traite du brexit. Pour se faire une idée juste de la chose, Okrent a invité deux spécialistes ès qualité, tous deux opposés au brexit. Recette moderne éprouvée : les meilleurs débats sont ceux qui n’opposent aucune idée à une aucune autre. Imaginons le principe okrentien appliqué à l’Euro de foot : Le France rencontre le Portugal, mais il n’y a que des joueurs français sur le terrain… Heureusement, mon trajet fut de courte durée.

jeudi 23 juin 2016

Quantité musicale



Dans les Particules élémentaires, Michel Houellebecq observait qu’une vision du monde bien ancrée dans les esprits survit quelque temps, parfois quelques siècles, à la disparition des conditions qui l’ont vu naître, voire au bouleversement complet du monde lui-même. Affaire d’inertie. Le monde change plus vite que l’esprit qui l’observe, comme s’il était plus facile de bouleverser un continent que de modifier une opinion.
Ainsi, il est des habitudes si généralement admises qu’elles sont devenues des évidences anthropologiques. Dans la société moderne, écouter de la musique appartient à cette catégorie : il est peu probable que sur la durée d’une vie humaine, on puisse rencontrer plus d’une ou deux personnes affirmant qu’elles « n’aiment pas la musique », qu’elles n’en écoutent pas ou qu’elles n’en ont carrément rien à secouer. Et quand bien même de tels extra-terrestres pulluleraient soudain, ils devraient de toute façon abandonner l’espoir de ne pas entendre de la musique. Elle est partout.

dimanche 5 juin 2016

BlackM, plug anal mémoriel



Allons-nous tous finir par sombrer dans l’antisocialisme primaire ? Non pas que le socialisme comme projet nous dégoûte, mais parce que le socialisme français en tant qu’exercice du pouvoir, franchisse une à une, sans coup férir et la conscience claire, toutes les limites de l’ignoble.

Matez deux minutes le trombinoscope du gouvernement français (celui-là ou n’importe lequel, en fait, vous y remarquerez toujours le même modèle dominant) : collection de bourgeois replets, de daronnes volontaires faisant suer le burnous à leurs subordonnés, de joufflus semblant taillés pour la gifle. Ces têtes-là ne doivent pourtant pas être jugées sur leur apparence inoffensive: ce sont des durs, des idéologues furibards. Ce sont des tronches où le plus petit sens commun a disparu, que la décence a abandonnées, que la retenue n’a sans doute d’ailleurs jamais effleurées. Comment les médias appellent-ils, d’ordinaire, un individu dangereux pour les autres, retranché dans ses bastions, dont le comportement ne suit plus qu’une obsession létale, et qui, si l’on veut l’empêcher de nuire d’avantage, devra être délogé d’urgence ? Un forcené.