On parle d’Amy Winehouse parce qu’elle a été récompensée aux Grammy Awards de Los Angeles, et qu’elle a eu des problèmes de visa lui interdisant de foutre les pieds aux Etats-Unis. La morale est sauve : privée d’autorisation de se rendre aux USA pour concourir, elle rafle quand même la mise, et tout de monde de s’extasier. Putain de bordel de merde ! Suis-je le seul à écouter ce qu’elle chante ? En 2008, cette nana nous ressort un mélange de soul et de rythm’n blues façon années 60, une pure copie de la haute époque, avec tous les ingrédients pour qu’on ne s’y perde pas : voix, accent, chœurs, section de cuivres, gestuelle, batterie, tous les gimmicks usés depuis cinquante balais ! Cette diva du marketing rafle des récompenses à Los Angeles la mal-nommée : soit. Les requins de l’industrie du disque ne sont pas des anges. Tout leur plait pourvu que ça vende (pour se racheter avant le jugement dernier, ils ont même filé le prix principal à Herbie Hancock -album superbe-). Mais que personne ici ne fasse un minimum de critique sur cette merdouille, ça me dépasse. On avait eu l’invraisemblable Lisa Ekdahl, chantouillant des standards de jazz pour les gens qui ne connaissent pas le jazz (et qui s’en torchent bien). On a eu les innombrables connasses modèle R’n B, stridulant des niaiseries en pompant absolument tout au Steve Wonder des années 70. On a maintenant le revival soul, avec des sous Aretha Franklin et des sous Donny Hathaway. C’est de l’industriellement calibré et ça réclame l’enthousiasme populaire ? Merde ! Que certaines réalisations se laissent écouter, comme cette Amy de mes fesses, ne les excuse pas d’être ce qu’elle sont : de simples fake.
En tant que genre, la chanson peut se permettre de refaire des choses vieilles de cinquante ans sans que ça ne dérange personne. Tant qu’on en est là, la qualification d’art mineur est non seulement méritée, elle est même un euphémisme. Imagine-t-on un écrivain nous ressortir des poèmes symbolistes ?