lundi 25 décembre 2017

Le morceau du jour qui serait jugé politiquement incorrect aujourd'hui


Il se dit ici où là qu'il ne faut plus souhaiter un "joyeux Noël" aux gens, mais de "bonnes fêtes"... Le bonnes fêtes a l'avantage d'être vague et de s'adresser littéralement à tout le monde. Quand on affirme qu'on aime "l'humanité" (dans une chanson de la Nouvelle scène française, par exemple), on est suffisamment vague pour aimer tout le monde, mais personne en particulier. Quand, autre exemple, on aime les pompiers, qui sauvent des gens dans des situations scabreuses, on peut le prouver en leur donnant du fric, en achetant leurs brioches ou leur calendrier affreux. Quand on aime l'humanité, en revanche, on ne peut pas le prouver par un acte. Un type qui aime l'humanité, il faut le croire sur parole... Le "bonnes fêtes" est dans cette catégorie : il ne s'agit plus que d'une joie abstraite, désincarnée, tellement générale qu'elle peut aussi bien ne pas être du tout une joie, ni une fête. Comme tout ce qui est politiquement correct, nous nous retrouvons devant un anti-mot : vocable qui ne signifie ni ne spécifie plus rien.

Al Green, lui, cessa une carrière d'artiste soul bien partie pour être une des plus belles, pour se consacrer uniquement au petit Jésus, et à Dieu, son papa (comme chacun le sait). Il sombra dans le gospel comme d'autres font dans l'alcoolisme. Avant cela, il nous fit don de quelques morceaux d'anthologie soul rarement égalés. Tiré de l'album Call me (1973), ce bijou de musique chrétienne...


dimanche 17 décembre 2017

L'interdiction du mois - rouler à 90Km/h sur les routes


En démarrant, il y a trois semaines, une rubrique intitulée « l’interdiction du mois », je comptais bien avoir le temps de glander entre deux dénonciations rageuses. Connaissant le goût moderne pour la contrainte (dans un concert assourdissant de paroles libertaires, libérales, et libertophiles), j’imaginais qu’une chronique au rythme mensuel rendrait compte de l’activité des fanatiques qui, sans relâche, trouvent et imposent toujours plus de limites à la liberté de ce dangereux personnage nommé Autrui. Hélas ! Ces cons-là ont le vent mauvais en poupe, et filent avec un entrain de bacheliers vers l’horizon marron des lendemains qui fliquent. Cette semaine, donc, la nouvelle interdiction qui nous menace est d’ordre routier : ne plus dépasser 80km/h sur les routes départementales.

Si cela ne dépendait que de moi, il n’y aurait plus une seule voiture en France. Plus une voiture, plus un m² de goudron, plus de tire-fesse, plus une piscine, plus un seul golf, plus de parcs à jeux, plus de musées et, naturellement, plus d’écoles. Le retour de la préhistoire, ce serait. Et, pour être plus sûr, la préhistoire à ses débuts ! Tous à pinces, et chacun avec le droit d’aller se faire enculer. Ça simplifierait à peu près tous les problèmes qui nous accablent. Les bouchons quand tu pars à la neige ? Fini. Les encombrements parisiens ? Oubliés ! Les connasses qui te bloquent la rue quand elles déposent leur lardon juste en face de la porte de l’école, là oùsque la voie est justement rétrécie pour ne laisser passer qu’une seule voiture à la fois (Sainte sécurité, priez pour nous) ? Ter-mi-né ! Plus jamais ça ! Alors, l’abaissement de 10km/h sur les routes, à côté de mon programme à moi, ça ressemble au pet d’une mésange au-dessus d’un camp de manouches !

mercredi 6 décembre 2017

Mort de Johnny : on vous l'avait bien dit !


Johnny Hallyday est mort. Cette nouvelle semble surprendre le cosmos, qui voyait dans le yéyé un phénomène promis au millénaire. Comme souvent, nous annoncions la chose ici même, en janvier 2008. Dix ans d'avance, c'est un peu la norme chez Beboper...

Ça commençait comme ça...
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Plus près de toi...

La mort de Carlos, dont il était l’ami, a rendu Johnny Hallyday un peu nerveux. Lui qui misait sur la chirurgie inesthétique pour conserver l’air en forme, est arrivé à une conclusion très peu yéyé : on est bien peu de choses. Comme son autre ami Nicolas Sarkozy, Johnny Hallyday est très catholique, il pratique non seulement la moto chromée et la machine à abdo-fessiers mais aussi la messe, dont on dit qu’il est fou. Et comme il avoisine l’âge de raison (65 balais en juin), il a décidé en même temps d’arrêter les tournées, de se mettre à la guitare et de préparer ses funérailles.

mercredi 22 novembre 2017

L'interdiction du mois - Fumer dans les films.



La France possède un ministère au nom curieux, le ministère de la santé, censé tout mettre en œuvre pour favoriser la bonne santé des gens, y compris ceux qui ne lui demandent rien. Comme cette grand-mère qui couvre de trois pulls en laine son petit-fils de douze ans, le ministre de la santé prend des mesures avec l’absolue certitude d’œuvrer pour le bien du populo. Le ministre actuel ne manque pas d’idées pour répandre ses baumes apaisants sur une population qui se porte pourtant bien, qui vit longtemps, si l’on compare nos chiffres avec ceux de ces abrutis d’étrangers. Qu’importe ! Comme le bon docteur Knock, un ministre saura toujours sortir un chiffre effrayant pour prouver que le patient vigoureux est un malade qui s’ignore. Il meurt un contribuable toutes les 24 secondes, monsieur ! Inacceptable ! Un mort sur trois est un fumeur, un mort sur sept est un fanatique de la charcuterie, un mort sur vingt n’a pas de statut Facebook ! Plutôt que reconnaître que tout le monde meurt, un ministre de la santé essayera toujours de nous faire croire que des catégories particulières de gens meurent plus que les autres… Comme si un fumeur de Gitanes mourrait trois ou quatre fois de suite, avant que sa voisine, bigote vegan ne faisant aucune folie, ne livre son dernier souffle. Privilège indécent ! Cumul des enterrements ! Discrimination des asticots !

lundi 16 octobre 2017

Il faut interdire la musique !


J’ai été mis récemment devant la vidéo ci-dessous. A cette occasion, j’ai appris qu’un type nommé Grégoire existait, qu’il vendait des disques en tant que chanteur, quoiqu’il soit probablement le fruit des amours bruyantes d’un chacal enrhumé avec un troupeau de chèvres. Dans la vidéo, on voit que ce nasique joue dans le hall de la gare de Lyon où, depuis plusieurs années, un piano est mis à la disposition de la foule.


Un piano dans un hall de gare. Aucun espace civilisationnel au monde n’est plus bruyant qu’un hall de gare, entre les trains qui arrivent, ceux qui partent, entre les annonces des trois cents haut-parleurs, les cris des gosses, les vagissements des petits, les gueulements de chacun, le bruit des valises à roulettes, le piano apparaît comme l’élément indispensable pour faire de cet endroit atroce la légitime demeure de Belzebuth.

vendredi 6 octobre 2017

Catastrophe heureusement

Bombardés que nous sommes des sons et des bruits de l'industrie du divertissement musical, il nous arrive pourtant de dresser l'oreille, immédiatement - réflexe que nous croyions tari, à l'étrange, au beau renouvelé, à une renaissance. A quelque chose qui, enfin, ne se situe pas en-dessous de nous, dans les zones pelviennes épuisées de boumboum, mais nous surplombe, nous prend de haut, et nous y attire.

Album disponible chez l'excellent Tricatel (http://tricatel.com/site/ )









jeudi 27 juillet 2017

Ce sont mes couilles



Il y a trois semaines, assis sur un strapontin dans le métro, j’ai vécu une expérience anodine mais qui prend, ces jours-ci, une signification manifestement prophétique. Voici : dans la rame du métro, les strapontins vont par deux. L’un est situé contre le flanc même du métro, l’autre est placé du côté du couloir. C’est ce strapontin qui recevait, cet après-midi-là, la part la plus symétrique de ma personne. A la station Bastille, une flopée d’ahuris viennent s’ajouter aux occupants en place, et une femme piriforme vient s’asseoir à côté de moi. Plus précisément, elle s’assoit en partie sur moi, car ses hanches, larges comme l’arrière d’une fourgonnette, dépassaient de beaucoup les dimensions prévues par les ergonomes de chez Alstom. Quoique rondelette, cette femme ne s’approchait pas du quintal, mais ses formes éminemment féminines répartissaient dans la partie inférieure du corps l’essentiel de sa masse. Derechef, je glisse mon infime cul sur la gauche, laissant à ma fesse droite la mission de supporter seule le reste du parcours. Je fis ainsi de mon mieux pour laisser à cette femme la place revendiquée par son imposant fondement, en conservant quand même le privilège inconfortable d’être assis à 50%. Dans cette situation, croyez-moi, nulle trace d’une quelconque émotion érotique, du moins pour ce qui me concerne. Je restai, indifférent, cinq bonnes minutes calé contre les fesses d’une géante inconnue, comme un hameau paisible aux pieds d’une montagne…

mardi 25 avril 2017

Le macronisme atterrant


J’ai vécu.
J’ai connu le giscardisme, le mitterrandisme, les lendemains qui refusaient de chanter, le chiraquisme ventilatoire, le sarkozysme pétaradant, le hollandisme ectoplasmique. J’ai vu des ratages, j’ai vu des impasses.
J’ai vu Jean-Pierre Raffarin, et j’ai vu Edith Cresson.
J’ai été témoin de reniements, de boniments, et de ressassements de boniments. J’ai vécu le baratin et j’ai vécu l’embobinage. J’ai observé la sottise populaire, l’aveuglement et l’amnésie jouant ensemble en toute candeur.
J’ai vu les mêmes causes produisant sans cesse les mêmes effets, et les mêmes recettes produisant sans répit la même purée.
J’ai entendu les explications et les expertises, et les ai vues se désintégrer sur le front obtus de la réalité.
J’ai vu des enculages plus formidables que les colonnes d’Hercule.
J’ai vu les millions d’emplois nouveaux nous passer sous le nez, tandis que disparaissaient les millions d’emplois anciens. J’ai vu des absurdités reprises en chœur par des millions d’idiots. J’ai vu les alarmes des pessimistes ravalées au rang d'euphémismes tièdes. J’ai vu les entourloupes et les pantalonnades. J’ai vu les promesses n’engager et ravir et ensevelir que ceux qui y croyaient.
J’ai vu disparaître un pays.
Mais je n’avais encore jamais vu un peuple votant majoritairement pour un banquier, un énarque, un inconnu adorateur du Marché, multiculturaliste radicalisé, mondialiste forcené, libéral fanatique, européiste extrémiste et ami du CAC 40. Je n’avais jamais vu une nation aux cinq millions de chômeurs choisir dans l’allégresse de continuer sa route comme si de rien n’était.
Je n’avais jamais vu une jeunesse sacrifiée s’en remettre au fils de ses bourreaux.
Je n’avais jamais vu Emmanuel Macron Président de la République.
Je verrai peut-être cela dans quinze jours.
Je suis atterré.


jeudi 9 mars 2017

Les gens qu'on déteste : les femmes enceintes



Ce ne sont pas les occasions de détester nos semblables qui manquent, c’est le temps. A l’homme moderne, il n’est pas permis de répandre sa haine sur tous ceux qui la mérite, faute de temps libre, et d’énergie. A briguer une haine sans exception, on s’épuiserait vite. Nous sommes donc contraints, (avec quels regrets !) de faire une distinction parmi les gens qui n’en ont aucune, et de sélectionner une élite entre ceux qui insultent jusqu’à la notion d’élite. Comme l’a dit un éminent philosophe (que, par modestie, je ne nommerai pas), s’il fallait courir mettre une gifle à tous ceux qui le méritent, la vie ne serait plus qu’un interminable galop. Cette semaine, je vous propose de détester les femmes enceintes.

lundi 13 février 2017

Al Jarreau VS François Mitterrand

1981. Le socialisme déferle sur la France, fille aînée de l'Eglise et belle-soeur de la Loterie nationale. A la télé, on entend parler de "contrôle des changes", de fuite des capitaux, de nationalisations, de Grand soir... On veut que des têtes tombent, et on veut qu'elles tombent vite. La logorrhée atteint des sommets jamais vus depuis 1968. Des tas de gens sont très contents mais on n'arrive pas bien à comprendre pourquoi. Dans les écoles, les profs arborent des badges aux armes du PS. C'était avant l'interdiction du port des signes religieux ostensibles...
Moi, dans ce temps-là, j'entends ça à la radio. Je l'enregistre bientôt sur mon poste à cassettes et je me le repasse, encore et encore, sans en comprendre un seul mot, je me l'écoute cent fois jusqu'à ce que mon paternel, n'y tenant plus, me menace d'une énorme baffe.



Al Jarreau, on était quelques uns à en parler à l'école, c'était l'absolu du rythme pour nous, c'était un truc incompréhensible, qui nous est resté dans le cœur bien plus, oh oui, bien plus que le socialisme de monsieur Mitterrand.



vendredi 27 janvier 2017

Le mutant de la semaine - Le coprophobe canin




Le libéralisme politique, dans son volant juridique, produit continuellement de nouveaux droits, de nouvelles procédures, de nouvelles juridictions qui étendent toujours plus loin leurs compétences et leurs prétentions. On voit, ainsi, des tribunaux belges inculper un Tchadien pour des merdes qu’il aurait semées en Afrique, ou des tribunaux espagnols demandant aux Anglais d’arrêter un président dictateur chilien en villégiature à Londres. On nous dit que c’est pour notre bien, et qu’il faut poursuivre les méchants où qu’ils se trouvent sur Terre. Magnifique. On a même essayé d’inculper des dirigeants américains et israéliens (ciel !), mais on a vite compris que la justice totale devait d’abord se faire les dents sur les lampistes.

A l’intérieur des pays, on juge désormais le caractère humain d’une personne en fonction de son acceptation sans condition des droits « nouveaux » que le pouvoir octroie à des catégories toujours plus fines de clients. Ainsi, le principal argument des partisans du mariage homo fut : « qu’est-ce que ça peut te foutre, couillon, c’est un droit supplémentaire pour des gens, ça t’enlève pas le tien ! ». Il est donc écrit que le futur se résumera à une grosse et interminable addition, et que nous n’aurons rien de légitime à y opposer.