En ce moment se déroule le 42ème MIDEM de Cannes, réunion de tous les acteurs de l’industrie musicale. Je laisse à chacun le soin d’apprécier la vision Midem de l’artiste : une bimbo avec un bouton ON/Off au milieu du front… Chante, rapporte et tais-toi. Et ils ont les boules, les gars du Midem. Figures-toi, lecteur qui n’en a sûrement rien à foutre, que les ventes de disques en France ont baissé de 17% en 2007, et que la tendance à la baisse dure depuis cinq piges ! Contre ça : mesures de flicage contre le peer to peer et, peut-être, fixation d’un seuil de disques à acheter OBLIGATOIREMENT, pour chaque habitant, et hors périodes de solde... On verra. En attendant ces temps joyeux, des idées magnifiques apparaissent, comme celle d’associer certains artistes à de grandes marques.
En ce moment, les plus gros annonceurs sont les firmes de télécommunication, les vendeurs de camelote téléphones portables, qui remettent des prix à la con (le Mobile d’Or est remis cette année au chanteur Mika, par le PDG de SFR, ça te la sectionne, hein ?) et cherchent à s’associer des noms de rebelles vendeurs. L’étape suivante est donc le sponsoring, le partenariat, comme avec les sportifs. Un footballeur plein d’étiquettes est déjà ridicule, mais un chanteur, dont le ridicule est souvent intrinsèque, aura probablement du mal à ne pas faire rire l’auditeur. Qu’importe, le temps n’est plus à la rigolade, on est là pour le fric. Les fabricants de portables ne sont, bien entendu, pas les seuls à être sur les rangs. Il est donc à prévoir que les zartistes de demain seront non seulement habillés par Machin, mais qu’une étiquette bien visible le rappellera sur toutes leurs images publiques.
Pour respecter la vérité, il faut quand même signaler qu’un genre assez particulier d’artistes, le guitar hero, est depuis longtemps associé à une marque d’ampli ou de gratte. On peut voir son faciès satisfait en couverture des magasines de guitares ou de son, littérature stupéfiante exclusivement réservée aux mecs, boutonneux divers et astiqueurs de manches, dont le caractère plus ou moins confidentiel tenait lieu d’excuse. Ces temps-là sont finis, le Midem nous en donne quelques exemples ci-dessous.