Le 12 février dernier, le Sunday Times balançait qu’une prison secrète de métèques étrangers arrivant sur leur sol. »
La prison: le droit d'être bien enfermé.
Seulement voilà : le territoire national coûte cher. Construire une prison sur un terrain en France est un luxe que ne méritent peut-être pas les gibiers de cellule, se dit-on du côté du ministère. On a vite fait de calculer que sur la surface de la prochaine prison de Nantes, on aurait pu implanter des lotissements pour six mille familles ! Ça rapporte, ça, six mille familles ! Six mille baraques mal foutues qu’il faut sans cesse décorer, entretenir … six mille tondeuses à gazon… six mille barbecues ! S’inspirant alors de ce que fait notre belle industrie française depuis quelques années, le Pèzident a décidé de monter d’un cran supplémentaire dans l’externalisation des services en délocalisant carrément les prochaines prisons dans des pays pauvres, mais émergeants. « Actuellement, nous confie Jean-Benoît Frilesse, inspirateur du projet, un employé de prison (gardien ou personnel technique) coûte en moyenne seize fois plus cher en France qu’en Namibie, douze fois plus cher qu’au Pérou et encore neuf fois plus cher qu’en Roumanie, calculs faits en excluant les droits à la retraite ! Pensez-vous que
Vous ne verrez plus le Pérou comme avant...
C’est ainsi que la prochaine prison-Bouygues sera édifiée dans la banlieue de Chiclayo, au Pérou, avec des maçons locaux (artisanat méritant et très habile), des femmes de ménages locales (elles abattent leurs douze heures quotidiennes le sourire aux lèvres), des cuisiniers du coin (plats épicées, très bon pour le transit intestinal), des matons locaux (anciens militaires en retraite, rompus à la psychologie masculine) mais des détenus 100% made in France, évidemment. J.B. Frilesse insiste sur "le bon sens" d’une telle mesure : « Les consultations d’usages n’ont pas permis de dégager de réels arguments contre la délocalisation des prisons. Non seulement nous faisons faire des économies au budget de l’Etat, mais nous offrons une chance d’apprendre une langue étrangère aux détenus, surtout les longues peines ; nous fournissons du travail aux populations locales dans le cadre d’un accord de développement basé sur le travail, et plus seulement sur l’assistanat ; nous exportons le savoir-faire français dans les domaines de la sécurité et de la construction et nous allégeons considérablement les charges administratives spécifiques aux visites en parloir. C’est une opération gagnant - gagnant qui va servir de modèle à l’Europe entière ! D'ailleurs, les demandes de conventionnements internationaux affluent déjà au ministère, aussi bien de la part de la Russie que de la Chine, sans parler de la Turquie, qui est prête à beaucoup de sacrifices pour faire la démonstration de sa compétence. »
Merci qui ?