Raphaël Ruffier est rédac chef de Lyon-Capital, hebdomadaire inutile et lyonnais. Désormais, le danger inhérent au métier de journaliste, il connaît. Son corps en est marqué. A-t-il reçu une rafale de mitraillette en tentant d’interroger un moine tibétain en pleine ratonnade ? Non. A-t-il été séquestré par des terroristes irakiens dans les faubourgs de Bagdad ? Non plus. A-t-il dégusté ferme sous les bombardements à Gaza ? Mais non, vous dis-je ! Nous sommes à Franceland©, ne l’oublions pas. Ce brave a simplement été giflé, oui, giflé sur la voie publique, par la meuf du maire de Lyon, Caroline Collomb, ancienne collègue de fac du Ruffier en question, et ancienne instructrice de self –défense à l’Unef. L’histoire est brièvement racontée ici : http://libelyon.blogs.liberation.fr/info/2008/03/lpouse-du-maire.html
A la lecture de cette triste histoire de violence féminine, on parierait que l’origine de la raclée est probablement une histoire de cul. Sache, fidèle et innocent lecteur, que malgré son histoire bi millénaire, Lyon est une toute petite ville où il est difficile de ne pas coucher avec tout le monde, et je sais de quoi je parle.
Il y a peut-être vingt ans de ça, un journaliste de Libé avait eu la mauvaise idée de débiner Bernard Lavilliers dans un article particulièrement nul. Nanar et des potes étaient passé lui dire la messe, ponctuant le catéchisme de soufflets retentissants. On avait un peu crié au scandale, mais chacun aura remarqué que des conneries sur Lavilliers, depuis vingt piges, on n’en lit plus une seule dans la presse mondiale ! La baffe dans la gueule, on a beau être civilisé, avoir le portrait de Gandhi au dessus de la télé, on est forcé de reconnaître : ça marche !
Les élections municipales auront même servi à ça : rétablir les hiérarchies. On était sur le point de penser que le Pèzident était décidemment un sacré couillu (« viens l’dire ici ! », « dégage pauv’con ! », etc), et on s’aperçoit qu’une jeunette socialiste bon teint, blonde comme les blés, même pas pote avec Devedjian, manie le bourre-pif en toute décontraction, sans finalement en faire un fromage. Nous, on est comme ça, à Lyon : discrets, mais fais quand même gaffe à ta gueule !