Chienne impudique ! Encore une polémique à base racialiste, ou racialisto-religieuse. La municipalité de
La Verpillère, dans l’Isère, a organisé une journée à la piscine réservée aux femmes. Pour le maire, il s’agissait d’une initiative ponctuelle, une simple journée destinée à faire découvrir la piscine à des femmes qui probablement n’y allait jamais. Pour lui, la polémique aurait enflé sans raison. Pour l’opposition (UMP), il s’agit d’une atteinte à la laïcité. Fadela Amara a trouvé ça scandaleux, et tout le monde semble assez d’accord pour qu’au pays de Brigitte Bardot, on ne commence pas à séparer les hommes et les femmes à l’heure de la baignade. (voir
ICI ou
LA). Par ailleurs, on apprend qu’une association sportive musulmane de l’Essonne a tenté d’organiser un tournoi de basket féminin interdit aux hommes (sur le terrain, oui, mais aussi dans les gradins !). Personnellement, si on me dit qu’il existe des hommes assez désoeuvrés pour aller voir des matchs de baskets apposant des nanas entre elles, je veux bien le croire, mais ça me scie considérablement le cul… enfin, même le
ministre du muscle a donné raison au maire qui a dit niet ! Point commun intéressant dans les deux affaires, les maires concernés, qui ont pourtant eu des attitudes exactement contraires, utilisent le même argument de « la tempête dans un verre d’eau ». Ben ouais, c’est pô grave…
Insoutenable ! Il est bien évident que ce genre de truc pas grave se multipliera, et que la République devra être soit attentive, soit souple. Dans des domaines très variés, et pour des raisons parfois opposées, des associations diverses voudront « protéger » certaines femmes, utilisant d’ailleurs le même vocable que les proxénètes, mais passons. Le paradoxe, c’est que l’opposition viendra le plus souvent des féministes « historiques » qui, au nom de l’universalisme et de l’égalité de droit, refusent ces mesures d’exception. Il est non moins évident que pour les « séparationnistes », la fameuse loi sur la parité en politique est une référence qu’il est assez facile d’invoquer. Que les affaires comme celles d’aujourd’hui se multiplient, et on y viendra. Au moment des discussions sur cette loi (du 6 juin 2000), ceux qui s’y opposaient craignaient justement qu’elle constitue un précédant dangereux qu’on pourrait ensuite invoquer pour tout et n’importe quoi. Bien qu’on les ait traités de réacs et d’affreux dégueulasses, il est manifeste que, sur ce point au moins, ils avaient vu juste.
Dans le progrès comme dans la capilotade, les choses vont souvent lentement. L’une après l’autre. On commence par séparer les gens dans les piscines (ces infâmes lieux de débauche !), on autorise les couteaux à l’école (canada), on tente d’instaurer des juges communautaires religieux et on se retrouvera peut-être un jour avec des attaques iconoclastes au Louvre… Dans un domaine aussi compétitif que la politique, les religieux ont assurément un coup à jouer, et ils le joueront. Qu’ont-ils à y perdre ? On parle d’eux, ils existent, ils « lancent le débat », et si on ne leur résiste pas trop, ils peuvent même obtenir satisfaction ici ou là ! Evidemment, ils ne sont pas majoritaires, ils ne représentent actuellement pas grand monde, et rien ne dit qu’ils continueront à nous faire chier très longtemps. Mais si on se comporte comme s’ils avaient une quelconque légitimité à l’ouvrir (le fameux respect dû aux opinions religieuses – sainte couillonnade à l’eau tiède), ils l’ouvriront, et de plus en plus ! Je veux être clair : il est normal, logique, cohérent que des religieux à la mords-moi-le-livre-sacré tentent de faire prévaloir leurs lubies dans la société où ils vivent. Ils font comme tout l’monde, pardi ! Contrairement aux militants de la fesse joyeuse, je n’attends pas du Pape, par exemple, qu’il incite le monde à l’enculade citoyenne à grand coup de capotes ! Un peu de cohérence, voyons… c’est un religieux, il représente un monde magique, un monde où des types ressuscitent et fendent les mers en deux, et où des commandements millénaires servent encore de référence, on ne peut pas exiger de lui qu’il embrasse la raison et les mœurs modernes. En fait, il est comme tous les religieux : il ne comprend que la force. Il faut juste rester attentifs à maintenir favorablement le rapport de forces entre « eux » et nous…
Musulmane, détourne les yeux !
Si on veut être optimiste un instant, on peut même considérer que ce renouvellement des attaques à fondement religieux contre la société que la République a bâti est une chance : on s’endormait peut-être un peu sur nos beaux principes. On avait fini par bien cloisonner l’aire de jeu des curés et je trouve qu’on commençait à mollir un chouia. Que des barbus viennent nous chatouiller la laïcité n’est pas forcément un mal : on peut les prendre comme ces virus contre lesquels le corps doit apprendre à se battre s’il veut vraiment évoluer librement dans le monde. Leurs revendications sont souvent d’une aplatissante stupidité ? Tant mieux, si ça peut resserrer les rangs des laïcs, des mécréants et des athées ! Evidemment, avec le personnel politique mou qu’on a, et surtout avec notre Président, il faut s’attendre à voir pousser les Conseils du cuculte un peu partout, à voir les religieux associés en tant que tels à de sempiternelles commissions d’éthique, et d’une manière générale, à assister à du léchage de cul en règle alors qu’il faudrait intensifier la propagande ! Mais patience : la modération n’étant pas dans la nature des représentants de dieu (par essence, les potes d’un dieu unique, omniscient et omnipotent ne sont pas portés à la négo, c’est historiquement vérifié), leurs futurs petits succès les porteront fatalement à pousser le bouchon plus loin, jusqu’à ce qu’on soit de nouveau dans l’obligation de pendre les plus cons, pour l’exemple ! Vive l’avenir !