mercredi 27 mai 2009

Droits sociaux : Modus Enculandi©


On nous l’a annoncé, la question du travail le dimanche va revenir devant les députés, probablement au mois de juillet, pendant qu’une partie de la France se fait chier au boulot, et que l’autre se fait chier sur les plages. Par le passé, j’ai déjà expliqué ce que je pense de cette Authentique Enculerie©, et n’étant pas membre d’un gouvernement démagogue, je n’ai aucune raison de changer d’avis. Dans l’ensemble des arguments présentés pour justifier cette mesure et la présenter comme un progrès (fuuuumiers !), le thème du volontariat est à la fois le plus grossier, le plus minable, le plus stupide et, comme de bien entendu, celui que les gens aiment le plus. Notons qu’après le travail le dimanche, la travail possible au delà de 65 ans et maintenant le travail pendant l’agonie, le volontariat semble être la seule idée de la droite pour changer le monde. Dans l’état d’errance intellectuelle et morale où se trouve la population active dans ce pays, certains voient dans le volontariat au boulot une promesse valable, un avenir possible, une hypothèse honnête (je sais, c’est dur à croire). Heureusement, pour ouvrir les yeux à ces naïfs infantilisés, un homme se dresse et s’impose : Frédéric Lefebvre !
Vous l’avez tous vu, entendu, écouté et détesté. Il est comme ça, il ne cherche pas à se faire des amis : il en a déjà un. Il dit les choses comme il les pense, et ce qui serait une qualité dans un monde idéal devient avec lui une abomination comico dantesque. Faire le tour de ses défauts nous entraînerait trop loin, et vu le prix des transports, nous coûterait la peau du front. Contentons-nous donc de sa dernière idée, directement en rapport avec le sujet évoqué ci-dessus. Sa dernière idée, c’est l’amorce de la généralisation du principe du volontariat dans le code du travail, ni plus, ni moins. Il propose en effet que les gens qui le souhaitent puissent continuer de travailler (chez eux) quand ils sont en congé maternité et/ou en congé de maladie. Quand des imbéciles pensent que le volontariat peut être jouable pour travailler le dimanche, et que nul patron ne forcera jamais un salarié à s’y mettre, ils doivent logiquement appliquer cet angélisme à la question de travailler pendant qu’on est en congé maladie. Or là, ça semble plus délicat … Même le gouvernement de Fillon trouve ça plus délicat. Pourquoi ?


On a prétendu que le volontariat de quelques uns (les fameux Français qui souhaitent travailler le dimanche) ne ferait aucune concurrence à l’abstention des autres (ceux qui veulent continuer à disposer d’un temps commun pour la Glande) et ne mettrait pas ces derniers dans l’obligation de suivre le mouvement. On nous a donc promis plus de liberté, comme toujours. Là, c’est pareil : si on est malade mais volontaire pour bosser, on aurait le droit de le faire. Parfait, moderne, efficace, pragmatique. Mais alors, pourquoi le gouvernement condamne-t-il ce projet ? Pourquoi Lefebvre se fait-il rembarrer par son propre camp ? Parce que tout le monde sait que ce genre de volontariat peut devenir un moyen de pression énorme sur les salariés, et qu’une fois l’habitude prise, il deviendra très difficile de refuser d’être volontaire. Et personne n’a encore assez de culot pour fusiller les droits aux congés maladie /maternité en pleine lumière, à part l'Attila du Code du Travail.
Jusqu’à preuve du contraire, la France demeure le pays de Descartes. Il est donc à prévoir que le gouvernement qui condamne le volontariat pour les congés maladie / maternité, condamnera logiquement le même principe, quand il est appliqué au travail dominical. Victoire !