Cette semaine, je vous propose d’inaugurer une nouvelle rubrique conçue pour compléter celle des "Gens qu’on déteste". Cette rubrique traitera des Trucs incompréhensibles qu’il faut abolir – Les TIQIFA
Je ne sais pas quand cela a commencé, mais je suis sûr que nos parents n’ont pas connu le phénomène. Voici : désormais, lorsqu’on est invité à dîner chez des amis, il semble de bon ton d’apporter « quelque chose ». Non pas seulement des fleurs, comme un usage bien ancien le commande, mais quelque chose qui se mange ou se boit, quelque chose qui viendra compléter le repas, pourtant censé nous être offert. C’est un TIQIFA, et voyons pourquoi c’est nul.
Alors que les Gilets jaunes en sont à leur acte XIII et que rien ne permet de dire qu'ils s'arrêteront là, un petit clin d’œil à la chanson la plus célèbre de Gil Scott-Heron : La révolution ne sera pas télévisée. Chanson-poème considérée comme l'ancêtre du rap, parue en 1970 (cette version date de 71), reprise des dizaines de fois, et qui connut une postérité auprès de tout ce que le monde compte de révolutionnaires putatifs.
Le titre de la chanson est excellent, accrocheur, et résume assez bien le contenu même du texte complet. Mais hélas, il est historiquement faux...
Une fois, j’ai vu Michel Legrand dans la petite église d’un bled de Saône-et-Loire, où il donnait un concert seul au piano. En arrivant, m’étant garé le long d’un chemin, je m’assurai auprès d’un vieux type que ma voiture ne gênait pas. Il me répondit en roulant les R, à la mode locale. Un vrai de vrai, un survivant.
L’église était bondée comme au temps des grandes ferveurs religieuses. Des chaises partout, jusqu’à un mètre cinquante du piano.
Tombeau pour une touriste innocente est un court et célèbre texte de Philippe Murray. Il me semble qu'il avait été mis en musique et même chanté par l'auteur, si je ne m'abuse.
Ici, le son est moyen, l'image quasi nulle mais le texte est rendu encore plus hilarant par la lecture de Luchini. Il a une façon de dire "Il faut exiger sans cesse et sans ambages la transparence totale dedans l'étiquetage" qui renforce dix fois l'effet recherché. Un acteur, ça sert à ça. On rit, on ricane, on rit cruellement, c'est terrible. C'est dans ce genre d'exercice qu'on comprend qu'il faut dire un gros merde à ceux qui, voulant introduire une morale de patronage laïc dans l'usage de l'humour, voudraient qu'on ne rigolât que dans la justice, qu'on ne se moquât de personne, qu'on ne plaisantât que de soi-même, qu'on ne blessât jamais ce connard d'Autrui. Pan ! Murray rit et se moque et démolit une touriste innocente partie se faire décapiter dans un pays où rode l'islamiste post-moderne. Qui dit mieux ?
Comme Luchini caviarde quelque peu le texte, le voici en entier.
Nous vivons des temps épuisants. Chaque jour apporte la confirmation qu’il est pire que le précédent, et que rien n’inversera plus la tendance. Chaque année, quand vient l’heure du bilan, il semble qu’un pas de plus a été fait dans la mauvaise direction. Toujours plus de précarité sociale, toujours plus d’Europe, toujours plus de normes, toujours plus d’interdits moralisants, toujours plus de droits opposables au monde entier, toujours plus d’Emmanuel Macron, toujours plus de pubs, de ronds-points, de chômage de masse, de loisirs mortifères, d’attentats, de « tout-numérique », de supermarchés, de télé-cauchemar, de violence ordinaire, de laideur proliférante, de mensonge médiatique, de vagues de misère/migrants, d’associations flicaillonnes, de séparatisme culturel, de guerre au vivant, de ceintures à serrer, de délires sociétaux, toujours plus d’informations, de smartphones, d’alertes-info, de flash-info, de connexions à haut débit et toujours plus d’ignorance.
En 1937, George Orwell fait paraître Le quai de Wigan, un chef d’œuvre qui n’est, hélas, pas aussi connu que 1984 ou La ferme des animaux, mais qui mérite autant qu’eux de figurer dans la bibliothèque de tout honnête homme. Dans un passage de son essai Orwell ou l’horreur de la politique, Simon Leys analyse en quelques phrases limpides un point important de la théorie orwellienne du roman.
« (…)Les faits par eux-mêmes ne forment jamais qu’un chaos dénué de sens : seule la création artistique peut les investir de signification, en leur conférant forme et rythme. L’imagination n’a pas seulement une fonction esthétique, mais aussi éthique. Littéralement, il faut inventer la vérité.
J'ai entendu une conversation de haut niveau et de haute intensité, sur France Culture, où elles se font rares. C'était dans Répliques, de Finkie, qui réunissait François-Xavier Bellamy et Sylvain Tesson pour parler de leurs derniers livres respectifs, "Demeure", pour le premier, et "Petit traité sur l'immensité du monde", pour le second. Je n'ai pas encore lu leurs bouquins, mais les auteurs m'ont déjà ravi par la parole : hauteur de vues, culture, esprit poétique. Toujours ça de pris. C'est un petit régal de cinquante minutes, à quoi je vous convie.
A en croire les chiffres, il semblerait que certaines personnes achètent encore ce qu’on appelle des magazines. Oui, aussi incroyable que cela paraisse, on peut trouver l’Obs, le Point, Paris-Match, l’Express etc. chez de simples particuliers comme vouzémoi, et pas seulement dans la salle d’attente du proctologue, leur milieu naturel. Ce phénomène touche heureusement à sa fin et s’il faut croire en quelque chose de beau en ce bas monde, c’est en la disparition de la presse que nous mettrons nos espoirs les plus fébriles.
Si vous vivez en France depuis au moins dix ans, vous ne pouvez pas ignorer les injonctions médiatico éducativo publicitaires dominantes. Celles-ci se résument finalement à peu de chose, quelques principes déguisés en slogans, si ce n’est l’inverse : sortez des sentiers battus, soyez vous-même, soyez ouvert, et bla bla, et bla bla. Ce type d’attitude s’entend dans un monde où quelques principes ne se discutent plus : l’ouverture est positive tandis que la fermeture ne l’est pas ; l’altérité est un bien, l’identité ne l’est pas ; ce qui vient de loin est toujours mieux que ce qui pousse ici ; l’inhabituel l’emporte sur la routine, le spontané sur le pondéré, ce qui est mouvant sur le statique. Dans cette collection de clichés pour classes de CM2, je propose aujourd’hui d’expérimenter de l’inhabituel, de tâter de l’altérité radicale, de faire bouger les lignes de la routine quotidienne. Oui, avec cette vidéo de 10 minutes, j’avoue céder aux injonctions modernistes : vous y verrez ce qu’on ne voit plus, y entendrez une langue exotique, y devinerez une culture qui n’a aucun rapport avec la nôtre. Vous en sortirez, nom de Dieu, des sentiers battus ! Vous voulez du dépaysement ? En voici.
Il y a des livres qu’on apprécie, et des livres qu’on dévore. Il y aussi des livres qui nous tombent des mains. Il y a des conneries bien faites, des livres de pure consommation cependant séduisants, des livres imbitables. Il y a des livres très difficiles qui réclament une lecture obstinée et des livres géniaux qui nous emportent sans effort. Il est bien connu qu’il y a des livres célèbres que personne n’a jamais lus. Il y a aussi des grands livres que tu attaques avec ferveur mais que tu ne peux pas terminer. Ils tombent des mains les plus favorables. Ce sont les Grands livres géniaux que t’arrives pas à finir (GLGQTAPAF).
Depuis qu’il existe, le touriste est objet de moqueries. C’est comme ça, c’est un fait universel, parfaitement justifié, que nul ne pense à discuter. Il semble né pour deux choses : payer plus cher dans les restaurants et recevoir des moqueries dans le dos. C’est ce qu’on appelle un couillon. Mais la meilleure moquerie, la plus sincère, la plus mordante même ne remplacera jamais la critique ni le mépris. Cette semaine, l’actualité lyonnaise nous donne l’occasion de détester (encore plus) les touristes : raison suffisante pour ne pas se faire prier.
C'est la règle de la vie : l’une après l’autre, les pages se tournent. L'an dernier, avec les disparitions de Michèle Morgan et Danielle Darrieux, dernières survivantes d'un âge d'or qu'on n'est pas près de revoir, se refermait le livre des comédiens d'avant-guerre. Aznavour, lui, était le dernier d'une race également disparue, celle des grands chanteurs-auteurs des années 50 et 60, race prolifique s'il en fut, qui ne sera peut-être plus comprise dans trente ans. Vous me direz qu’il existera toujours des gens doués qui écriront de belles chansons. C’est vrai, mais celles-ci ne seront probablement plus entendues, parce qu’un spécialiste du marketing aura décidé que le marché n’est pas porteur, ou que la tendance du moment est aux chanteuses piercées qui tirent la langue.
Quoique les relations que j’entretiens avec mes contemporains se réduisent de jour en jour, et pour le bien de tous, au strict minimum, il m’arrive encore de tenir avec certains d’entre eux ce qu’on appelle des conversations. L’une d’elles m’a révélé une chose stupéfiante : il existe encore des gens qui ne connaissent pas Bertrand Burgalat. Je ne parle pas, évidemment, de jeunots, gibiers de baccalauréat avec mention, tout juste capables de déchiffrer les sujets bateaux avec lesquels le Rectorat les mène en barque. Non, je parle de personnes d’âge mûr, d’hommes faits, de femmes établies, enfin de spécimens vivant depuis plus de trente-cinq ans dans ce pays, appartenant à la catégorie des gens pas tout à fait décervelés par la télévision et les loisirs dominicaux. Eh bien, il en est, de ces élites-là, qui ne savent pas qui est Bertrand Burgalat ! A leur décharge, il faut dire que Burgalat n’est pas le chouchou des médias, trop occupés à farcir les OHD (oreilles humaines disponibles) avec de jeunes pousses sortant d’un moule usé jusqu’à la fibre. Et puis, comme il le regrette lui-même, il n’a jamais fait de tube, sésame indispensable pour attirer l’attention de ce gros feignant qu’on appelle le grand public.
Pour les parisiens. En ce moment a lieu une exposition (gratis) des photos de Willy Ronis au Pavillon carré de Baudoin, rue de Ménilmontant, dans le XXème arrondissement de Paris. J’incite fortement les lecteurs qui le peuvent à s’y rendre avant le 29 septembre. Après, ce sera trop tard.
Ceux qui ne connaissent pas Willy Ronis y trouveront une façon efficace de le découvrir (c’est un des plus grands photographes français du XXème siècle, tout simplement, et mon préféré) ; ceux qui le connaissent déjà pourront peut-être goûter, comme moi, l’effet que Ronis produit sur l’esprit.
Il y a environ vingt-cinq ans que j’ai renoncé à la télé, comme l’on dit. Elle n’avait jamais tenu une place importante dans ma vie de toute façon. Sa mise à la poubelle n’a pas représenté pour moi un sacrifice ni une épreuve : je l’ai jetée comme on se débarrasse d’un truc honteux dont on craint èque les voisins apprennent qu'on s'en régale. Cette séparation définitive m’a mis à l’abri d’un nombre important de merdes, au premier rang desquelles les émissions dites de télé-réalité. Je n’ai jamais vu aucune d’entre elles. Cependant, j’affichais la prétention d’avoir un avis pertinent à leur sujet, de connaître leur contenu comme par instinct. Erreur : on a beau être le plus persifleur des misanthropes, on ne s’approche jamais de la vérité sur les hommes. Quoi qu’on en pense, quelque malédiction qu’on prononce, quelque constat cruel qu’on fasse, il reste toujours du mal à en dire. Même enragé, le misanthrope se surestime : il patauge comme il peut d’euphémismes en euphémismes.
Selon une formule ancienne mais promise à un avenir considérable, on ne lit plus Rémy de Gourmont. Ce nom propre placé en fin de phrase peut naturellement être remplacé par une liste impressionnante d’équivalents. Rémy de Gourmont fait partie de ces littérateurs du XIXème siècle, à la fois érudits, romanciers, poètes, chroniqueurs, critiques, incarnant ce que les humanités ont pu produire de plus solide. Chez Rémy de Gourmont, c’est le chroniqueur qui a ma préférence. Rassemblées en volume sous le titre Epilogues, ses chroniques des années 1895 à 1898 nous renseignent parfois sur notre époque. Au chapitre traitant des féministes, on trouve :
« (…) En certains États de l’Amérique du nord, où elles sont maîtresses, elles ont fait fermer les cabarets, les bars, les cafés, les cercles, les théâtres. Bibliques, elles ont ordonné la stricte observance dominicale, défendu les bals, les jeux - et les mauvaises mœurs. Une police immense surveille tout. Pour se faire délivrer un grog – même américain – il faut une ordonnance de médecin et les manipulations de l’apothicaire, qui seul peut vendre les alcooliques poisons. C’est le moyen-âge de la légende ; ce serait l’opéra-bouffe, si ce n’était l’enfer. Elles ont ainsi obtenu une société idéale où tout est sacrifié à la famille, à la femme, à l’enfant, - société toute théorique, car l’Anglo-saxon est hypocrite et nul, pas même sa femme, ne peut l’empêcher de se saouler à domicile, mais société légale qui a épouvanté les voyageurs européens. (…) »
Quand j’étais gamin, un danger de la vie quotidienne nous guettait tous : rencontrer un type sortant du cinéma, d’une salle où l’on avait donné un film dit de karaté. La chose était assez courante, à l’époque, et générait une sorte d’enthousiasme guerrier chez de très nombreux cons (les cons ont toujours eu cette faculté magique d’être nombreux). Exalté et rendu téméraire par une heure dix de fantastiques coups de pieds, le couillon de ces temps-là sortait du cinoche avec la ferme intention de prendre la relève de son héros : malheur au maigrichon qui croisait alors sa route, un regard suffisait pour déclencher une avalanche de mawashi-geri souvent maladroits, mais énergiques. Avoir vu Bruce Lee disperser les méchants à coups d’atemis libérait, chez le boutonneux, une agressivité mimétique mêlée d’admiration : à lui aussi il fallait son quota de faire-valoir à ratatiner, et sans tarder ! Notons bien que le jeunot n’aurait jamais pensé à s’identifier, dans le film qu’il venait de voir, à celui qui se prend la raclée. Seul Bruce Lee, ou son équivalent, faisait l’affaire. C’est qu’en ces temps-là, les jeunes étaient déjà cons, certes, mais pas totalement désorientés : les héros vainqueurs servaient de modèles sans qu’on eût besoin d’expliquer pourquoi.
Il se dit ici où là qu'il ne faut plus souhaiter un "joyeux Noël" aux gens, mais de "bonnes fêtes"... Le bonnes fêtes a l'avantage d'être vague et de s'adresser littéralement à tout le monde. Quand on affirme qu'on aime "l'humanité" (dans une chanson de la Nouvelle scène française, par exemple), on est suffisamment vague pour aimer tout le monde, mais personne en particulier. Quand, autre exemple, on aime les pompiers, qui sauvent des gens dans des situations scabreuses, on peut le prouver en leur donnant du fric, en achetant leurs brioches ou leur calendrier affreux. Quand on aime l'humanité, en revanche, on ne peut pas le prouver par un acte. Un type qui aime l'humanité, il faut le croire sur parole... Le "bonnes fêtes" est dans cette catégorie : il ne s'agit plus que d'une joie abstraite, désincarnée, tellement générale qu'elle peut aussi bien ne pas être du tout une joie, ni une fête. Comme tout ce qui est politiquement correct, nous nous retrouvons devant un anti-mot : vocable qui ne signifie ni ne spécifie plus rien.
Al Green, lui, cessa une carrière d'artiste soul bien partie pour être une des plus belles, pour se consacrer uniquement au petit Jésus, et à Dieu, son papa (comme chacun le sait). Il sombra dans le gospel comme d'autres font dans l'alcoolisme. Avant cela, il nous fit don de quelques morceaux d'anthologie soul rarement égalés. Tiré de l'album Call me (1973), ce bijou de musique chrétienne...
En démarrant, il y a trois semaines, une rubrique intitulée « l’interdiction du mois », je comptais bien avoir le temps de glander entre deux dénonciations rageuses. Connaissant le goût moderne pour la contrainte (dans un concert assourdissant de paroles libertaires, libérales, et libertophiles), j’imaginais qu’une chronique au rythme mensuel rendrait compte de l’activité des fanatiques qui, sans relâche, trouvent et imposent toujours plus de limites à la liberté de ce dangereux personnage nommé Autrui. Hélas ! Ces cons-là ont le vent mauvais en poupe, et filent avec un entrain de bacheliers vers l’horizon marron des lendemains qui fliquent. Cette semaine, donc, la nouvelle interdiction qui nous menace est d’ordre routier : ne plus dépasser 80km/h sur les routes départementales.
Si cela ne dépendait que de moi, il n’y aurait plus une seule voiture en France. Plus une voiture, plus un m² de goudron, plus de tire-fesse, plus une piscine, plus un seul golf, plus de parcs à jeux, plus de musées et, naturellement, plus d’écoles. Le retour de la préhistoire, ce serait. Et, pour être plus sûr, la préhistoire à ses débuts ! Tous à pinces, et chacun avec le droit d’aller se faire enculer. Ça simplifierait à peu près tous les problèmes qui nous accablent. Les bouchons quand tu pars à la neige ? Fini. Les encombrements parisiens ? Oubliés ! Les connasses qui te bloquent la rue quand elles déposent leur lardon juste en face de la porte de l’école, là oùsque la voie est justement rétrécie pour ne laisser passer qu’une seule voiture à la fois (Sainte sécurité, priez pour nous) ? Ter-mi-né ! Plus jamais ça ! Alors, l’abaissement de 10km/h sur les routes, à côté de mon programme à moi, ça ressemble au pet d’une mésange au-dessus d’un camp de manouches !
Johnny Hallyday est mort. Cette nouvelle semble surprendre le cosmos, qui voyait dans le yéyé un phénomène promis au millénaire. Comme souvent, nous annoncions la chose ici même, en janvier 2008. Dix ans d'avance, c'est un peu la norme chez Beboper...
La mort de Carlos, dont il était l’ami, a rendu Johnny Hallyday un peu nerveux. Lui qui misait sur la chirurgie inesthétique pour conserver l’air en forme, est arrivé à une conclusion très peu yéyé : on est bien peu de choses. Comme son autre ami Nicolas Sarkozy, Johnny Hallyday est très catholique, il pratique non seulement la moto chromée et la machine à abdo-fessiers mais aussi la messe, dont on dit qu’il est fou. Et comme il avoisine l’âge de raison (65 balais en juin), il a décidé en même temps d’arrêter les tournées, de se mettre à la guitare et de préparer ses funérailles.
Idiot, couillon, fashion victim, gauchiste à bonnet bolivien, connaisseur en forfaits de téléphones portables, mec qui monte sa boîte, enculeur de mouches, nazi, sportif, europhile, touriste, tagueur, porteur de baggies, tête de con, chieur, obsessionnel du complot et des extra-terrestres, militant, boursicoteur mécontent, vendeur d'aspirateurs ou journaliste diplômé, centriste, scolopendre, ceci est un blog NO COMMENT. Ne viens donc pas le gâcher avec tes commentaires lourdingues.
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"L'homme moderne a perdu l'option du silence. Essayez de stopper votre parole sous-vocale. Essayez d'obtenir dix secondes de silence intérieur. Vous rencontrerez un organisme résistant qui vous force à parler. Cet organisme, c'est le verbe."
William S. Burroughs. Le ticket qui explosa.
Juillet 2019
"Le scepticisme, l'incertitude, ultime position où aboutit la raison exerçant son analyse sur elle-même, sur sa propre validité, est la base sur quoi le désespoir du sentiment vital va fonder son espérance."
Miguel de Unamuno.Le sentiment tragique de la vie.
Juin 2019
"Que si le fanatisme existe une fois, je ne vois qu'un seul moyen d'arrêter son progrès: c'est d'employer contre lui ses propres armes. Il ne s'agit ni de raisonner ni de convaincre; il faut laisser là la philosophie, fermer les livres, prendre le glaive et punir les fourbes."
Jean-Jacques Rousseau. Lettre à d'Alembert.
Mars 2019
"C'est un signe d'incapacité mentale que de constamment s'occuper de ce qui concerne le corps, comme de donner trop de temps à la gymnastique, au manger, au boire, aux fonctions excrétives, aux choses de l'amour.(...)"
Epictète - Manuel.
Février 2019
"Jadis, le moi était caché au sein du troupeau. Aujourd'hui, le troupeau est caché au fond du moi."
Friedrich Nietzsche- La volonté de puissance.
Janvier 2019
"Le premier pas de la sagesse consiste à admettre, avec bonne humeur, que nos idées peuvent très bien n'intéresser personne."
Nicolas Gomez Davila - Scolies à un texte implicite.
Décembre 2018
"Hélas, si on ne peut plus croire personne, ce monde est un enfer!"
Akira Kurosawa. Rashomon.
Novembre 2018
"Les phrases sont des petits cailloux que jette l'écrivain dans l'âme du lecteur. Le diamètre des ondes concentriques qu'ils engendrent dépend des dimensions du bassin."
Nicolas Gomez Davila - Scolies à un texte implicite.
Octobre 2018
"S'il m'est permis de risquer un mot d'expérience, sur le tas, et puis comme médecin, des années, un peu partout sous les latitudes, il me semble à tout bien peser que 35 heures c'est maximum par bonhomme et par semaine au tarabustage des usines, sans tourner complètement bourrique."
Louis-Ferdinand Céline. Les beaux draps.
Septembre 2018
"Une putain est une femme qui prend plus qu'elle ne donne. Un homme qui prend plus qu'il ne donne s'appelle un homme d'affaires."
Charles Bukowski. Le retour du vieux dégueulasse.
Août 2018
"Les sociétés mourantes accumulent les lois comme les hommes mourants accumulent les remèdes."
Nicolas Gomez Dàvila. Carnets d'un vaincu.
Juillet 2018
"Au zoo. Toutes ces bêtes ont un comportement décent, hormis les singes. on sent que l'homme n'est pas loin."
Emil Cioran. Ecartèlement
Juin 2018
"Si Dieu avait voulu que les hommes s'accouplent avec des hommes, il aurait créé Adam et Steve."
James Ellroy. Lune sanglante.
Mars 2018
"L'enseignant qui s'imagine qu'il est aimé de ses élèves et qu'ils lui font confiance est en réalité singé et moqué dès qu'il a le dos tourné. Quand il n'est pas redoutable, un adulte est presque toujours grotesque." Georges Orwell - Tels, tels étaient nos plaisirs.
Février 2018 "Une des choses les plus tristes, c'est que la seule chose qu'un homme puisse faire huit heures par jour, jour après jour, c'est travailler. On ne peut pas manger huit heures par jour ni boire huit heures par jour, ni faire l'amour huit heures par jour - tout ce que vous pouvez faire pendant huit heures, c'est travailler. Ce qui est la raison pour laquelle l'homme se rend et rend tout le monde misérable et malheureux." William Faulkner. Paris Review. Les entretiens, tome II
Janvier 2018 "L'esclavage n'a jamais été aboli, il n'a été qu'élargi de manière à inclure toutes les couleurs." Charles Bukowski. Journal d'un vieux dégueulasse.
Décembre 2017 "Les textes réactionnaires paraissent obsolètes aux contemporains, et d'une surprenante actualité à la postérité." Nicolàs Gomez Dàvila, Carnets d'un vaincu.
Novembre 2017 " Il y a des gens qui ne comprennent pas que lorsqu'on leur a offert, selon les très vieilles recettes du pouvoir, un ministère appelé "Ministère de la qualité de la vie", c'était tout simplement, comme disait Machiavel, afin qu'ils conservassent le nom de ce qu'ils avaient perdu". Guy Debord. Réfutation de tous les jugements.
Octobre 2017 "D'où vient qu'un boiteux ne nous irrite pas, et qu'un esprit boiteux nous irrite ? A cause qu'un boiteux reconnaît que nous allons droit, et qu'un esprit boiteux dit que c'est nous qui boitons." Pascal. Pensées, fragment 80
Juillet 2017 "Il arriva que le feu prît dans les coulisses d'un théâtre. Le bouffon vint en avertir le public. On pensa qu'il faisait de l'esprit et on applaudit : il insista; on rit de plus belle. C'est ainsi, je pense, que périra le monde : dans la joie générale des gens spirituels qui croiront à une farce." Soren Kierkegaard. Diapsalmata.
Février 2017 "Tout individu est réactionnaire sur les sujets dont il est informé. Pour avoir des vues progessistes sur quoi que ce soit, il faut n'en rien savoir." Robert Conquest - Cité par S.Leysdans : Quand vous viendrez me voir aux antipodes.
Janvier 2017 " Le problème avec ce monde c'est que les personnes intelligentes sont pleines de doutes tandis que les personnes stupides sont pleines de confiance". Charles Bukowski- Journal d'un vieux dégueulasse.
Octobre 2015 "Quand l'évolution industrielle des guerres aura pris tout son développement, un nombre immense d'engins destructeurs sera facilement manié par un petit groupe de spécialistes exercés. La machine à tuer remplacera alors le guerrier comme la houille a remplacé l'esclave." Gustave Le Bon. Hier et demain - 1918
Septembre 2015 "A tel point le doute sur soi travaille les être que, pour y remédier, ils ont inventé l'amour, pacte tacite entre deux malheureux pour se surestimer, pour se louanger sans vergogne." Emil Cioran.
Août 2015 "De toute la politique, il n'y a qu'une chose que je comprenne, c'est l'émeute". Gustave Flaubert. Lettre à Louise Colet.
Mai 2015 "Il faut, si l'on veut vivre, renoncer à avoir une idée nette de quoi que ce soit. L'humanité est ainsi, il ne s'agit pas de la changer, mais de la connaître". Gustave Flaubert.Correspondance.
Avril 2015 "Sous les coups de boutoir des ligues féministes La moitié des messieurs brûle d'être onaniste, L'autre d'aller s'faire enculer (...) Georges Brassens.S'faire enculer.
Mars 2015 "C'était un des principes fondamentaux de la doctrine Gradgrind que toute chose devait être payée. Personne ne devait jamais, en aucun cas, rien donner à qui que ce fût ou rendre un service à qui que ce fût sans compensation. La gratitude devait etre abolie et les bienfaits qui en découlent n'avaient aucune raison d'être. Chaque pouce de l'existence des humains, depuis la naissance jusqu'à la mort, devait être un marché réglé comptant. Et s'il était impossible de gagner le ciel de cette façon, cela signifiait que le ciel n'était pas un lieu régit par l'économie politique et que l'on avait rien à y faire." Charles Dickens.Temps difficiles.
Février 2015 "(...) Tous ces biens n'ont de vraisemblance ni morale ni éthique; car la morale la plus haute ne se conçoit que par les privations, les combats et les périls. En refusant à l'homme la possibilité de hautes luttes morales personnelles, vous privez toute l'humanité de morale, de l'élément éthique de la vie. Le plus haut degré du bonheur social matériel et le plus haut degré de justice politique serait le plus haut degré d'a-moralité (je sépare à dessein le préfixe A pour qu'on ne comprenne pas mon terme dans le sens habituel de débauche et de forfaiture; je suppose qu'il n'y aura alors ni débauche, ni vertu; la première ne sera plus permise et la seconde ne sera plus nécessaire. Comme tous seront égaux, ils seront tous identiques)." Konstantin Leontiev.L'européen moyen, idéal et outil de la destruction universelle. (1874)
Janvier 2015 "Tu me dis : "Tu parles d'une manière et tu vis d'une autre!" Cela, mauvaises têtes et grands ennemis des meilleurs, a été objecté à Platon, a été objecté à Epicure, a été objecté à Zénon. Tous ceux-ci, en effet, disaient non comment ils vivaient, mais comment eux-mêmes auraient dû vivre. C'est de la vertu, non de moi, que je parle : quand je le pourrais, je vivrai comme il faut". Sénèque. La vie heureuse.
Décembre 2014 "Lorsque le tyran n'est autre que la loi anonyme, le moderne se croit libre". Nicolas Gomez Davila. Carnets d'un vaincu
Novembre 2014 "Il y a des peintres qui transforment le soleil en une tache jaune, mais il y en a d'autres qui, grâce à leur art et à leur intelligence, transforment une tache jaune en soleil". Pablo Picasso. Lettre à la revue Ogoniok- 1926
Octobre 2014 "Une demi-heure après, M. de Richelieu me demanda laquelle de ces deux actrices me plaisait le plus pour la beauté. Celle-là, monsieur. - Mais elle a de vilaines jambes. -On ne les voit pas, monsieur; et puis, dans l'examen de la beauté d'une femme, la première chose que j'écarte, ce sont les jambes". Casanova. Mémoires
Septembre 2014 "Tout ce qui ressemble à de l'espoir, à de l'attente, constitue en effet un vice, soit un défaut de force, une faiblesse, - un signe que l'exercice de la vie ne va plus de soi, se trouve en position attaquée et compromise. Un signe que le goût de vivre fait défaut et que la poursuite de la vie doit dorénavant s'appuyer sur une force substitutive: non plus sur le goût de vivre la vie que l'on vit, mais sur l'attrait d'une vie autre et améliorée que nul ne vivra jamais". Clément Rosset.La force majeure.
Août 2014 "Il y a de bonnes raisons d'interdire le LSD, le DMT, le STP, on peut bousiller définitivement sa tête avec, mais pas plus qu'au ramassage des betteraves ou en bossant à la chaîne chez General Motors, en faisant la plonge ou en enseignant l'anglais dans une fac. Si on interdisait tout ce qui nous rend dingues, toute la société y passerait : le mariage, la guerre, le métro, les abattoirs, les clapiers, les tables d'opération, etc." Charles Bukowski. Nouveaux contes de la folie ordinaire
Juillet 2014 "C'est la raison et la sagesse qui ôtent les tourments, non le site d'où l'on découvre une vaste étendue de mer". Horace. Epîtres
Juin 2014 "En fait, je suis convaincu que les journaux, la radio et la télévision d'aujourd'hui font leur travail du mieux qu'ils peuvent pour habituer le public américain à la laideur de l'histoire. Je ne pense pas que cette laideur devrait être renforcée par l'art. " Stanley Kubrick. Lettre à Herbert Biberman.
Mai 2014 "Je suis un homme ordinaire, j'aime ce qui dure." Charles Bukowski. Le retour du vieux dégueulasse.
Avril 2014 "Le sérieux n'entre pas dans la définition de l'existence; le tragique, oui, parce qu'il implique une idée d'aventure, de désastre gratuit, alors que le sérieux postule un but. Or, la grande originalité de l'existence est de n'en comporter aucun." Emil Cioran. Aveux et anathèmes.
Mars 2014 ""Il existe un "art" que l'on apprend en vivant. L'art de ne pas faire" Dino Risi. Mes monstres.
Février 2014 "Si l'on ne croit pas à la liberté d'expression pour les gens qu'on méprise, on n'y croit pas du tout" Noam Chomsky
Janvier 2014 "Si un mec vomit sur scène à Carnegie Hall, on trouvera toujours quelqu'un pour appeler ça de l'art". Woody Allen. Anything else.
Décembre 2013 "- (...) Tu aimerais faire des heures supplémentaires ? - Oh! oui, monsieur! J'aimerais travailler sept jours par semaine si possible, et avoir deux boulots si possible. - Pourquoi ? - L'argent, monsieur. (...)" Charles Bukowski. La machine à essorer les tripes.
Novembre 2013 "Une constitution mentale qui donne à l'homme le bonheur n'est pas à dédaigner alors même qu'elle ne serait pas toujours favorable aux progrès de la civilisation". Gustave Le Bon. La civilisation des Arabes.
Octobre 2013 "Ce qui distingue l'autodidacte de celui qui a fait des études, ce n'est pas l'ampleur des connaissances, mais des degrés différents de vitalité et de confiance en soi." Milan Kundera. L'insoutenable légèreté de l'être.
Septembre 2013 "D'un autre côté, une certaine forme de persécution excluant toute violence physique peut donner naissance, si elle est appliqué de façon prolongée et judicieuse, à un complexe de culpabilité spécifique". William Burroughs.Le festin nu.
Août 2013 "Une menace pèse sur notre bonheur : un risque, non pas tant de suppression ou de disparition que de dévaluation, de disqualification globale. Car le risque de perte n'est guère inquiétant, comparé au risque de dévaluation généralisée : on peut toujours espérer remplacer ce qu'on a perdu, au lieu qu'il est impossible de remplacer une fortune que l'on possède toujours mais dont on s'aperçoit qu'elle consiste et ne peut consister qu'en objets sans valeur." Clément Rosset : Le réel. Traité de l'idiotie.
Juillet 2013 "La dèche : Tu ne comprends pas que je rends les hommes meilleurs, d'esprit, comme de corps, que l'Argent ne sait le faire. Avec lui, ils sont podagres, ventripotents, fessus, d'une obésité insultante; avec moi, ils sont minces, taille-de-guêpe, et ils donnent du fil à retordre à leurs ennemis." Aristophane. Plutus
Juin 2013 "Si tu prends un rôle qui soit au-dessus de tes forces, non seulement tu le joues mal, mais tu abandonnes celui que tu pouvais remplir". Épictète. Manuel
Mai 2013 "Il n'y a rien de plus dangereux que la collusion de la morale et de la loi. C'est la tare du monde occidental, la loi - c'est à dire la force - se substituant à toute pulsion envers autrui." William Burroughs. Lettres de Tanger à Allen Ginzberg.
Avril 2013 "La haine est la violente confession des malheureux" André Suarès.Sur la vie. 1910
Mars 2013 "Optimiste : équivalent d'imbécile" Gustave Flaubert. Dictionnaire des idées reçues.
Février 2013 "En réalité, la plupart des vertus que nous admirons chez un être humain ne peuvent se manifester que face à une souffrance, une difficulté, un malheur". George Orwell. Le quai de Wigan.
Janvier 2013 "Je prends, tout doucement, les hommes comme ils sont" Molière.Le misanthrope.
Décembre 2012 "Le droit à la différence débouche sur la ressemblance de tous les différents. La classe unique sera la fédération de tous les corporatismes de consommateurs. " Michel Clouscard. Le capitalisme de la séduction. 1981.
Novembre 2012 "Pour ce qui est du journalisme moderne, je ne me soucie pas de le défendre. Son existence se justifie par le grand principe darwinien de la survivance des espèces les plus vulgaires." Oscar Wilde. La critique est un art.
Octobre 2012 " Il faut être pessimiste avec les hommes : les tenir pour ce qu'ils sont. Et donc les tenir ferme." André Suarès. Voici l'homme. 1903
Septembre 2012 "L'optimisme m'est toujours apparu comme l'alibi sournois des égoïstes, soucieux de dissimuler leur chronique satisfaction d'eux-mêmes. Ils sont optimistes pour se dispenser d'avoir pitié des hommes, de leur malheur." Georges Bernanos. Les grands cimetières sous la lune.
Août 2012 "Et puisque la vérité, en philosophie, n'est pas la vérité en tant que telle, mais parce qu'elle est généralement admise, l'absurde peut être considéré comme une espèce de fond de vérités d'ordre tout à fait personnel." Salavdor Dali. Oui.
Juillet 2012 "(...) et désormais en regardant sans impatience tous ces gens dans la rue parlant au téléphone je me souviens de cette loi de la cybernétique, un peu négligée de nos jours, voulant que "la quantité d'information exigée est une mesure de la tendance de la machine au dérèglement"". Baudoin de Bodinat. La vie sur terre.
Juin 2012 " La chose qui frappe le plus dans les récits utopiques, c'est l'absence de flair, d'instinct psychologique.Les personnages en sont des automates, des fictions ou des symboles (...) Les enfants eux-mêmes y deviennent méconnaissables. Dans "l’état sociétaire" de Fourier, ils sont si purs qu'ils ignorent jusqu'à la tentation de voler, de "prendre une pomme sur un arbre". Mais un enfant qui ne vole pas n'est pas un enfant. A quoi bon forger une société de marionnettes? Je recommande la description du Phalanstère comme le plus efficace des vomitifs". Emile Cioran. Histoire et utopie.
Mai 2012 "je sais que nombre d'historiens ou du moins d'écrivains traitant des sujets historiques se croient tenus encore d'appliquer des jugements moraux à l'histoire, et distribuent le blâme ou la louange avec la solennelle complaisance du maître d'école satisfait. Coutume niaise qui montre simplement l'extrême vitalité du sentiment moral, sans cesse fourré là où il n'a que faire. Trouvera-t-on jamais un écrivain assez dépourvu de sens historique pour rêver de blâmer Néron, de reprendre Tibère, ou de vitupérer contre César Borgia?" Oscar Wilde. Plume, pinceaux, poison.
Avril 2012 "Parler de liberté n'a de sens qu'à condition que ce soit la liberté de dire aux gens ce qu'ils n'ont pas envie d'entendre". George Orwell. Préface inédite à Animal farm.
Mars 2012 "Un Etat totalitaire vraiment "efficient" serait celui dans lequel le tout-puissant comité exécutif des chefs politiques et leur armée de directeurs auraient la haute main sur une population d'esclaves qu'il serait inutile de contraindre, parce qu'ils auraient l'amour de leur servitude. La leur faire aimer - telle est la tâche assignée dans les Etats totalitaires d'aujourd'hui aux ministères de la propagande, aux rédacteurs en chef de journaux et aux maîtres d'école." Aldous Huxley. Le meilleur des mondes.
Février 2012 "Les gens qui n'aiment pas le peuple ont des idées sociales. Les gens qui n'aiment pas les enfants ont des idées pédagogiques". Pierre Gripari. Reflets et reflexes.
Janvier 2012 " Désormais, l'Art sera accompagné d'un mode d'emploi qui permettra aux brutes de se cultiver en apprenant le résumé par cœur". Alain Paucart. La crétinisation par la culture.
Décembre 2011 "Une porte fermée c'est pour moi l'une des plus belles choses qui existent sur terre." Charles Bukowski. Lettre à John Martin. 1988
Novembre 2011 "Si les hommes parvenaient jamais a se contenter des biens matériels, il est à croire qu'ils perdraient peu à peu l'art de les produire, et qu'ils finiraient par en jouir sans discernement et sans progrès, comme les brutes." Alexis Tocqueville. De la démocratie en Amérique. Octobre 2011 "Enfin, leur pavillon payé, bien possédé et tout, plus un sou de dettes, ils n'avaient plus à s'en faire tous les deux du côté de la sécurité ! C'était dans leur soixante-sixième année". Louis-Ferdinand Céline. Voyage au bout de la nuit. Septembre 2011 "Le sage remarque que, pour exercer une action sociale, il faut agir sur les foules, et qu'on n'agit point sur les foules par la raison, mais par les passions. L'action sociale lui apparaît comme une tyrannie, et il s'abstient d'y prendre part." Han Ryner. Petit manuel individualiste. 1903
Août 2011 "Liberté a toujours signifié en Europe, franchise, libération pour pouvoir être ce que nous sommes authentiquement. L'on comprend que ceux qui savent n'avoir pas d'authentique besogne à remplir aspirent à s'en débarrasser". J.Ortega y Gasset. La révolte des masses (préface 1937)
Juillet 2011 "Les hyper-modernes ne font pas le bien au nom de la raison ou de la foi, mais par indignation contre le Mal -redéfinition de l'engagement des plus avantageuses, puisque, à la fierté de revendiquer l'initiative d'une bienfaisance sociale ou humanitaire, aussi symbolique soit-elle, s'ajoute le contentement de se sentir justes, bon, et, enfin, indispensables". Frédéric Schiffter. Le bluff éthique.
Juin 2011 "Il existe quantité de types et d'époques de fables, mais la fable n'a qu'une seule morale parce, en toutes choses, il n'existe qu'une seule morale." Gilbert K. Chesterton. Le sel de la vie.
Mai 2011 "Libéré des entraves que constituaient les appartenances, les fidélités, les codes de comportement rigides, l'individu moderne est ainsi prêt à prendre place dans un système de transactions généralisées au sein duquel il est devenu possible de lui attribuer, de manière univoque et non ambiguë, une valeur d'échange." Michel Houellebecq. Approches du désarroi.
Avril 2011 "Comme l'indique le beau mot de "ménage", le couple et la famille représentaient le dernier îlot de communisme primitif au sein de la société libérale. La libération sexuelle eut pour effet la destruction de ces communautés intermédiaires, les dernières à séparer les individus du marché. Ce processus de destruction se poursuit de nos jours". Michel Houellebecq.Les particules élémentaires.
Mars 2011 "On est con, mais pas au point de voyager." Samuel Beckett. Mercier et Camier.
Février 2011 "Malgré les secours que quelques cuistres célèbres ont apportés à la sottise naturelle de l'homme, je n'aurais jamais cru que notre patrie pût marcher avec une telle vélocité dans la voie du progrès. Ce monde a acquis une épaisseur de vulgarité qui donne au mépris de l'homme spirituel la violence d'une passion. " C.Baudelaire. Projet de préface aux Fleurs du mal.
Janvier 2011 "Tout. Tout le temps. Partout. Sans raison particulière." Devise de Franck Zappa.
Décembre 2010 "Conscient que la vie des hommes se déroule dans un environnement biologique, technique et sentimental (c'est à dire très accessoirement politique), conscient qu'elle a pour objectif la poursuite d'objectif privés, il aura pour toute conviction politique marquée un rejet instinctif. L'homme révolté, le résistant, le patriote, le fauteur de troubles lui apparaîtront avant tout comme des individus méprisables, mus par la stupidité, la vanité et le désir de violence. Contrairement au réactionnaire, le conservateur n'aura ainsi ni héros, ni martyrs; s'il ne sauve personne, il ne fera, non plus, aucune victime; il n'aura, en résumé, rien de particulièrement héroïque; mais il sera, c'est l'un de ses charmes, un individu très peu dangereux." Michel Houellebecq. Le Figaro, 8 novembre 2003. Novembre 2010 "Par peur que leur vélo ne soit volé, beaucoup de Néerlandais le laissent chez eux et choisissent de se déplacer à pied." Matthjis Van Boxsel. Encyclopédie de la stupidité.
Octobre 2010 "Le parlementarisme, c'est à dire la permission publique de choisir entre cinq opinions politiques fondamentales flatte le grand nombre de ceux qui aimeraient paraître indépendants et individuels et combattre pour leurs opinions. Mais, à la fin, il est indifférent qu'une seule opinion soit imposée au troupeau ou que cinq opinions lui soient permises - quiconque s'écarte des cinq opinions fondamentales, aura toujours contre lui le troupeau tout entier." Friedrich Nietzsche.Le gai savoir.
Septembre 2010 "Plus ils se sentiront animés de bonnes intentions, plus ils seront amenés même malgré eux à tenter d'étendre leur pouvoir pour étendre leur capacité de faire le bien; ce qui revient à opprimer dans l'espoir de libérer (...)" Simone Weil.Réflexions sur les causes de la liberté et de l'oppression sociale.
Juin 2010 "Il ne peut y avoir de progrès (vrai, c'est à dire moral) que dans l'individu et par l'individu lui-même. Charles Baudelaire. Mon coeur mis à nu.
Mai 2010 "La race humaine? Il a fallu installer des cuvettes automatiques dans les toilettes publiques parce qu'on ne peut pas compter sur les gens pour tirer la chasse d'eau." Woody Allen. Whatever works.
Avril 2010 "Le sage remarque que les progrès matériels ont pour effet d'accroître les besoins artificiels des uns, et le travail des autres". Han Ryner. Petit manuel individualiste. 1903
Mars 2010 "Je compose de beaux dialogues, je fais de bons livres. - Hé! mon ami, montre-moi plutôt que tu domptes tes passions, que tu règles tes désirs et que tu suis la vérité dans tes opinions. Assure-moi que tu ne crains ni la prison, ni l'exil, ni la douleur, ni la pauvreté, ni la mort. Sans cela, quelques beaux livres que tu fasses, sois bien persuadé que tu n'es encore qu'un ignorant." Epictète. Manuel.
Février 2010 "Hélas, ce que les hommes sont aujourd'hui, ce qu'ils seront demain, ils l'ont toujours été." Lucrèce. De la nature.
Janvier 2010 "Quand le débat devient un art dont on a perdu le secret, l'information aura beau être aussi accessible que l'on voudra, elle ne laissera aucune marque." Christopher Lasch. La révolte des élites.
Décembre 2009 "Il ne faut pas croire au progrès, mais le faire en soi." André Suarès. Valeurs.
Novembre 2009 "Quand "être absolument moderne" est devenu une loi spéciale proclamée par le tyran, ce que l'honnête esclave craint plus que tout, c'est que l'on puisse le soupçonner d'être passéiste." Guy Debord. Panégyrique.
Octobre 2009 "Sur quelque différence une estime se fonde et c'est n'estimer rien qu'estimer tout le monde." Molière. Le misanthrope.
Septembre 2009 "L'intellectuel est si souvent un imbécile qu'on devrait toujours le tenir pour tel, jusqu'à ce qu'il nous ait prouvé le contraire". Georges Bernanos. La France contre les robots.
Août 2009 "La masse me donne des nausées non pas parce qu'elle est fondamentalement stupide, mais parce qu'elle fait entrer sa stupidité dans ma vie." Charles Bukowski. Lettre a John W. Corrington. 1963
Juillet 2009 "Oh! je voudrais, comme Caligula le voulait pour le peuple romain, que la France n'eût qu'une seule paire de joues pour la souffleter." Claude Tillier. Mon oncle Benjamin.
Juin 2009 "Une des formes les plus délicates du déguisement, c'est un certain épicurisme, une parade de hardiesse dans le goût qui affecte de prendre la douleur à la légère et de se défendre contre toute tristesse et toute profondeur". F.Nietzsche. Par delà le bien et le mal.
Mai 2009 "Si les hommes étaient tous gens de bien, mon précepte serait condamnable; mais comme ce sont tous de tristes sires et qu'ils n'observeraient pas leurs propres promesses, tu n'as pas non plus à observer les tiennes". Machiavel. Le Prince.
Avril 2009 "C'est un mal que la nécessité, mais il n'y a aucune nécessité de vivre avec la nécessité". Epicure. Sentences vaticanes.
Mars 2009 "Comment ne pas entendre le cri de la nature, qui ne réclame rien d'autre qu'un corps exempt de douleur, un esprit heureux, libre d'inquiétude et de crainte?" Lucrèce. De la nature.
Février 2009 "La bonté n'a pas de démarche plus sûre que d'aller droit au fait, surtout s'il est terrible et paraît exécrable". André Suarès. C'est la guerre. 1915
Janvier 2009 "Le propre du sacré est qu'on ne le discute pas. Le sacré est là pour empêcher la pensée". Philippe Muray. Désaccord parfait.
Décembre 2008 "Défiez vous de ces cosmopolites qui vont chercher au loin dans leurs livres des devoirs qu'ils dédaignent de remplir autour d'eux. Tel philosophe aime les Tartares pour être dispensé d'aimer ses voisins." J.J.Rousseau. Emile, ou de l'éducation.
Novembre 2008 "Je porte au fond de moi une ancienne espérance Comme ces vieillards noirs, princes dans leur pays Qui balaient le métro avec indifférence Comme moi ils sont seuls, comme moi ils sourient." Michel Houellebecq. Poésies
Octobre 2008 "Je ne suis pas partisan du capitalisme ni du communisme, mais du clitorisme." John Fante. Lettre à Carey Mc Williams.
Septembre 2008 " Le désordre, Docteur, c'est un Jules César par village!... et vingt Brutus par canton!" L.F.Céline. D'un château l'autre.
Juillet 2008 "Mieux vaut une main pleine avec repos, que les deux mains pleines avec travail et poursuite du vent." L'Ecclésiaste. 4:6
Juin 2008 "A mesure que diminue la liberté économique et politique, la liberté sexuelle a tendance à s'accroître en compensation." Aldous Huxley. Le meilleur des mondes. Préface de 1946.
Mai 2008 "Plus rien ne marche, et plus rien n'est cru." Guy Debord:Cette mauvaise réputation...
Avril 2008 "Il n'y a pas d'enfer, il n'y a que la France!" Franck Zappa
Mars 2008 "Depuis Robespierre, les adolescents et les intellectuels adorent remplacer les problèmes par les salauds". Alain Finkielkraut: Le Soir. 07/12/2002.
Février 2008 "Le sceptique voudrait bien souffrir, comme le reste des hommes, pour les chimères qui font vivre. Il n'y parvient pas: c'est un martyr du bon sens." Emile Cioran : Syllogismes de l'amertume.
Janvier 2008 "La parole et l'image sont un des instruments les plus puissants du contrôle exercé par les journaux, qui contiennent les deux. Si vous commencez à les découper et à les réarranger, vous détruisez le système de contrôle." William. S. Burroughs. Le Job.
Décembre 2007 "J'aimais, j'étais aimé, je me portais bien, j'avais beaucoup d'argent, je le prodiguais pour mon plaisir et j'étais heureux. J'aimais à me le dire, tout en riant des sots moralistes qui prétendent qu'il n'y a point de bonheur sur la terre. Et précisément c'est ce mot sur la terre qui excite mon hilarité, comme s'il était possible d'aller le chercher ailleurs!" Casanova. Mémoires.
Novembre 2007 "Fataliste comme un Turc, je crois que tout ce que nous pouvons faire pour le progrès de l'humanité, ou rien, c'est exactement la même chose." Gustave Flaubert. Correspondance.