mardi 21 octobre 2014

Le son du jour qui te rend moins populaire auprès de tes amis

En avril 1981, Frank Zappa enregistre un hommage à Edgard Varèse au Palladium, salle rock new-yorkaise, avec l’Orchestra of our Time de Joël Thome. Il y donne cinq pièces, écrites entre 1921 et 1954. Cet enregistrement a été récemment, et par hasard, retrouvé dans les archives de la radio publique de New York (New York public radio).


Comme on le sait, Zappa a toujours été fasciné par Varèse, et sa musique lui doit énormément. Il raconte encore dans cet enregistrement qu’à l’âge de 15 ans, il a appelé Edgar Varèse (qui habitait alors New York) pour lui dire toute son admiration (il avait droit à un cadeau de cinq dollars pour son anniversaire et, plutôt que demander à sa mère de lui acheter une merdouille à ce tarif, il lui demanda un appel longue distance). Ce 17 avril 1981, il jouait la musique de Varese devant sa veuve, Louise, alors nonagénaire.

Le public du Palladium est un public rock. Il vient écouter Frank Zappa et entend bien sacrifier au bordel ambiant qu’il a toujours favorisé dans ses concerts. Sauf que pour écouter du Varèse, et surtout pour le jouer, un minimum de calme est requis… Les interventions de Zappa en début de concert et entre les morceaux sont savoureuses à cet égard.

En avant pour une heure et demie de musique qui, comme le dit Zappa lui-même, est « not bigger than the Beatles, but better » (excuse-moi Fouquet !)
1- Ionisation, pour percussions
2- Density 21.5, pour flûte solo
3- Intégrales, pour petit orchestre
4- Offrandes, pour soprano et orchestre de chambre
5- Déserts, pour instruments à vent, percussions et bande électronique

Pour écouter, CLIQUE ICI !

dimanche 19 octobre 2014

Le plug anal mis à mal par ses dénégateurs mêmes



Il faut reconnaître un mérite aux cyniques : ils disent clairement ce qu’ils font. Ils ne trafiquent pas leurs coups en douce, ils plastronnent. Un peu comme les terroristes qui revendiquent leurs actes, ils n’hésitent pas à dire : cette merde que vous découvrez posée sur votre paillasson, eh bien, c’est la mienne !

Paul Mc Carthy est un cynique. Pour un artiste contemporain, le qualificatif est banal. Toute son œuvre est placée sous le signe de la défécation, de la sodomie, de la laideur formelle et de la mise en scène de l’ignoble. Il est comme ça Paulo, il colle à son époque. Il en adopte en général le cynisme ordinaire et ne fait pas mystère de son inspiration. Il y a une dizaine d’années, par exemple, il créa une œuvre excessivement familiale pour la ville de Rotterdam : un père Noël (Santa Claus) de six mètres de haut, exhibant – surprise, un plug anal ! On se demande pourquoi le personnage gentil qui apporte des jouets aux enfants suffisamment innocents pour croire en lui se promènerait avec un tel objet, mais enfin, s’il fallait chercher une raison à tous les fantasmes de nos artistes majeurs, on n’en sortirait pas. A l’époque, lecteur abasourdi, l’œuvre s’appelait tout simplement Santa Claus with a butt plug. Au moins les choses étaient-elles claires.