Quand Sarkozy parle des racines chrétiennes de
Comme il pense qu’il faut enseigner la religion, qu’il est souhaitable que tous les petits écoliers de France tombent les bras ouverts dedans pour éviter de tomber dans la délinquance et qu’ « un homme qui croit, c’est un homme qui espère », il a décidé de faciliter l’apprentissage des religions dès le plus jeune âge. C’est évidemment une connerie, mais bon… Ce que l’on sait du dispositif, c’est qu’il ne consiste pas du tout à organiser l’enseignement neutre du « fait religieux » ni à traiter de toutes les religions : une place prépondérante devra être faite à l’histoire et à la présentation du catholicisme. Pourquoi ne devrais-je pas faire une plus grande place à religion qui est, quantitativement, la plus importante ? a t-il répondu à Jean-Louis Borloo, récent converti à l’islam qui l’interpellait sur le sujet. Dans l’esprit du Chef, il n’est pas question d’employer des fonctionnaires de l’Etat à « perdre du temps avec le shintoïsme », ni à enseigner les principes de Zoroastre. C’est un enseignement pratique qu’il faut donner aux écoliers, visant à les édifier dans « la connaissance des principes religieux à la base de la fondation du pays ». Cet état d’esprit missionnaire semble toutefois s’arrêter aux limites du prosélytisme, puisqu’une note du ministère (EN17.42, du 7 janvier 2008) précise que la mise en avant des principes et de l’histoire du catholicisme doit se faire « hors de toute idée de conversion, qui n’est pas du ressort de l’Education Nationale statutairement ». On respire !
Pour la mise en œuvre de cette nouvelle mission, le Pèzident fait entièrement confiance aux enseignants volontaires, dont les traitements seront revus à la hausse. Dans la perspective sarkozienne, un bon système de primes peut venir à bout de tout. Henri Guénot, qui n’est pas aussi confiant, a consulté certains représentants d’une puissante officine américaine, privée, rattachée à l’église catholique, et spécialisée dans l’enseignement. Leur méthode (la méthode affirmative, inspirée des évangélistes et des madrasas afghanes) fait la place belle à « l’imagination du professeur », à son « statut d’autorité », aux chants « pratiqués en communs » et à l’apprentissage par cœur. Depuis trente ans, ces honorables travailleurs pratiquent ce genre de commando dans les écoles américaines, à la demande des parents, et leurs résultats sont impressionnants. La section française de cette firme ne compte aujourd’hui que 250 membres environ, mais il ne faut pas douter qu’une commande gouvernementale de cette ampleur facilitera le recrutement de nouveaux guerriers.
Amen.